Les Landes du Fuilet, représentent quelque chose d’important et mystérieux pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire.

Mystérieux, car ces imposantes surfaces ( 155 hectares au XIXè ) de broussailles et de vastes trous d’eau, ou de vase, suivant les saisons dont la propriété est indivise entre de nombreuses personnes connues et inconnues. Système de propriété quasiment unique en France…

Important puisque ces terrains d’un aspect peu esthétique ont pendant longtemps été la seule source de matières premières pour de nombreux potiers, briquetiers, tout en rendant service à beaucoup d’agriculteurs.

Pourquoi les landes du Fuilet sont- elles demeurées en landes alors qu’elles disparaissaient ailleurs  avec l’apparition de l’agriculture ? Probablement a cause de cette réserve d’argile utile aux artisans !

Il restent aujourd’hui 57 hectares de landes permanentes aux recoins.

            ( la partie hachurée représente les landes protégé par le biotop de nos jours )

Les landes des recoins et des challonges appartenaient à la famille de Villoutreys domicilié au château de Clérembault à St rémy en mauges.

Par suite d’accords divers, de nombreux droits d’usage avaient été accordés aux habitants des villages voisins, qui, moyennant une redevance annuelle avaient ainsi le droit de faire pacager (paître) leurs bestiaux sur les landes, d’y couper du bois ou des litières, ou d’y prendre de l’argile pour les potiers et briquetiers.

Melle de Villoutreys émigra pendant la révolution et les usagers continuèrent leurs activités en laissant quelques fois des terrains mal entretenus.

Après son retour, elle décide en 1844 de faire un bornage sur ses terres pour cesser ce mode de propriété. Elle décide de se séparer de ses biens pour elle inutile.

Une partie devant lui revenir, l’autre partie aux usagers. A l’audience, il convient que les landes seraient partagés 1 tiers pour elle, 2 tiers pour les usagers et le reste pour payer les frais engagés. Il en résulte 31 hectares pour elle et 57 hectares pour les usagers. Elle se sépara rapidement de sa part en vendant par lot.

Les 57 autres hectares devaient être divisé en lot et attribué à des familles qui en avait déjà les servitudes. Certains prenaient de l’argile, d’autres n’ont que le droit de pacage (de laisser leurs bêtes dans ses pâturages).

232 personnes se sont présentées à l’audience pour faire reconnaître leur droit et utilité a la lande. Les discussions ont été longues, certains réclamaient plus et n’étaient pas d’accord avec leurs voisins. Après bataille d’experts et de représentants de loi seulement 90 personnes réclamèrent leurs droits en 1849 . Deux groupes s’étaient formés : une soixantaine de potiers, tuiliers et briquetiers d’un coté et de l’autre des cultivateurs en majorité et propriétaires ou villageois autour des landes qui en avait déjà les servitudes.. Personne n’étant capable de prouver au tribunal la justification de leur surface appropriée. En conséquence, l’ensemble de ces 57 hectares à été « attribués » a ces demandeurs sans partage de lots. Soit une soixantaine de potiers, tuiliers, briquetiers et une quarantaine de cultivateurs,

 Les landes sont donc indiviser a tous ces gens qui en avait la servitude. Ce sont donc des ayants-droit mais non propriétaire. Ces personnes n’ont jamais été consignés sur registre (personne n’a retrouvé de documents officiels). Cet ayant droit a été transmis de génération en générations, nous ne connaissons pas officiellement les noms de ces familles.

 Ce qui veut dire que pour la diviser ou la vendre ; il faudrait retrouver tous les propriétaires et qu’ils soient d’accord !!!

Il fut créer une commission des landes, personnes élues parmi les ayant droit, pour gérer, entretenir et administrer dans l’intérêt de tous ces landes.

Elle existe toujours aujourd’hui.

*Informations recueillies dans les bulletins municipaux et différents ouvrages sur le Fuilet.